Un nouveau traitement pour traiter l’impuissance

Voici une bonne nouvelle pour tous ceux qui souffrent d’un trouble de l’érection, et l’on sait qu’ils sont nombreux à tous les âges de la vie.

Il s’agit d’une méthode innovante, expérimentée à Lyon depuis de nombreuses années, dans le Centre d’Etudes des Dysfonctions Sexuelles.

La base de données ainsi constituée a fait l’objet d’analyses statistiques qui ont montré toute l’importance de cette méthode.

Et l’intérêt de cette méthode vient d’être reconnu internationalement puisqu’elle fait l’objet d’un article paru récemment dans le meilleur journal scientifique américain : the PhysioTherapy Journal (PTJ).

Elle est basée sur le travail de certains muscles du périnée, qui s’appellent les ischiocaverneux, indispensables à la rigidité du pénis. Cette rééducation qui renforce ces muscles améliore considérablement la rigidité du pénis.

C’est donc un grand espoir pour tous les hommes souffrant de problèmes d’érection.

Une méthode innovante pour traiter les troubles sexuels

Nous avons pu démontrer que l’érection pénienne est constituée de 2 phases :

  • une phase vasculaire permettant une pression intracaverneuse de 100 mm Hg
  • une phase musculaire permettant une pression intracaverneuse supérieure à 500 mm Hg qui seule permet la rigidité

Les IPDE5 sont très efficaces sur la phase vasculaire mais inefficaces sur la phase musculaire.

Leur avantage est qu’ils ont une efficacité immédiate avec peu d’effets secondaires, mais leurs inconvénients :

  • c’est de ne pas agir sur la phase musculaire
  • de ne pas avoir une action pérenne
  • leur prix élevé (bien que le sildénafil génériqué soit devenu plus abordable)

Nous avons mis au point ici au Centre d’Etudes des Dysfonctions Sexuelles de Lyon un nouveau traitement destiné à améliorer la rigidité pénienne.

Il s’agit d’une nouvelle rééducation spécifique des ischiocaverneux, muscles indispensables à l’obtention de la rigidité pénienne.

Cette rééducation utilise la technique du biofeedback avec électostimulation qui objective spécifiquement la force de ces muscles ischiocaverneux.

Le patient voit sur un écran d’ordinateur l’effet de sa contraction musculaire des ischiocaverneux grâce à un capteur placé sur son pénis.

La rééducation des ischiocaverneux demande qu’elle soit faite en érection, soit par la prise de sildénafil avant la séance soit par une injection intracaverneuse de vasodilatateur. Sans érection préalable la rééducation des ischiocaverneux est quasiment inefficace.

En effet pour renforcer un biceps il faut un haltère dans la main pour qu’il y ait résistance à la contraction et de même pour les ischiocaverneux la seule résistance possible est la masse sanguine intracaverneuse.

 

L’appareil de biofeedback que nous avons fabriqué permet de mémoriser toutes les séances de rééducation, de mesurer la fatigue musculaire et d’adapter ainsi l’intensité de la rééducation en fonction de cette fatigue.

Il s’agit bien d’une technique de biofeedback spécifique dont l’originalité est :

  • un capteur qui mesure spécifiquement la force des ischiocaverneux
  • une rééducation en érection donc beaucoup plus efficace
  • une mémorisation des séances qui nous a permis de constituer une banque de données de plus de 10 000 séances

Les séances durent 30 minutes, le nombre de séances nécessaire varie selon le point de départ du patient mais tourne autour de 20séances en moyenne, ce qui donne en moyenne une augmentation de la pression intracaverneuse de presque 200 mm Hg.

 

Abstract de l’article en français

Cet article est paru dans le journal scientifique américain : the PhysioTherapy Journal (PTJ).

 

Chez les hommes, les contractions volontaires ou involontaires, pendant l’érection, des muscles ischiocaverneux (qui font partie du groupe des muscles du périnée), engendre une pression sanguine intracaverneuse bien plus haute que la pression systolique (celle de la pulsation sanguine du cœur), et cette pression provoque et maintien la rigidité pénienne.

Ainsi, un trouble de la fonction érectile peut être dû, au moins partiellement, à une atrophie des muscles ischiocaverneux et peut donc être traitée par une  rééducation adaptée.

Le but de  l’étude était de déterminer si le renforcement des muscles du périnée par une rééducation adaptée pouvait être associé à une augmentation  de la pression intracaverneuse et donc de la rigidité pénienne.

Pour cela 122 hommes avec trouble de l’érection isolée et 108 hommes avec éjaculation précoce isolée ont participé, sachant qu’aucun n’avait de maladie neuromusculaire et qu’aucun n’avait auparavant subi une rééducation périnéale.

Des sessions de 30 minutes de contractions volontaires couplées avec une électrostimulation étaient réalisées en vue d’augmenter le tonus des muscles  intracaverneux (mesuré par l’augmentation de la pression intracaverneuse).

Étaient mesurés, d’une part les différences de pression intracaverneuses reflétant la moyenne des contractions, d’autre part la pression intracaverneuse de base reflétant le gonflement pénien à l’érection.

Les résultats des deux meilleures minutes étaient pris en compte.

L’analyse des résultats montrent que l’augmentation de la pression intracaverneuse reflétant les contractions est de 87% chez les hommes avec trouble de l’érection et de 88% chez les hommes avec éjaculation précoce.

Cette analyse montre également que la pression intracaverneuse de base reflétant le gonflement pénien à l’érection augmente également de 99% et 72% respectivement.

En conclusion on peut dire que la rééducation des muscles du périnée est bénéfique pour les hommes présentant un trouble de l’érection.

📖 Bibliothèque des articles du site

Author Info

Pierre Lavoisier

Professeur Pierre Lavoisier, Médecin Sexologue à Lyon. Également chercheur ayant déposé de nombreux brevets sur le diagnostic et le traitement des dysfonctions sexuelles masculines et féminines.

Pas de commentaires

Les commentaires sont fermés.