La testostérone est souvent considérée par beaucoup de gens, et depuis longtemps, comme l’hormone typiquement masculine de l’agressivité.
Testostérone et agressivité
Toute manifestation d’agressivité de la part d’un individu de sexe masculin est automatiquement mise sur le compte de la testostérone.
Et pourtant rien n’est moins vrai car depuis quelques années un certain nombre d’études américaines ont montré exactement l’inverse !
En effet, des études expérimentales consistant à injecter de la testostérone à un groupe d’étudiants de sexe masculin tandis qu’un deuxième groupe d’étudiants recevait un placébo, c’est-à-dire un liquide sans produit actif, ont eu des résultats inattendus.
Mis dans des situations de conflits ou de négociation on a constaté que ceux qui avaient reçu la testostérone étaient plus diplomates dans les conflits et meilleurs négociateurs dans les affaires, à l’opposé de ce qu’on aurait attendu au vu des préjugés concernant la testostérone que l’on croyait responsable de l’agressivité.
En fait l’agressivité masculine n’est pas une conséquence d’un taux élevé de testostérone mais elle est plutôt liée à de forts taux d’adrénaline ou d’autres molécules chimiques à déterminer.
Testostérone et désir
La testostérone est clairement l’hormone qui conditionne le désir et on peut dire que le niveau de libido est un assez bon indicateur du taux de testostérone.
Avec l’âge, mais de plus en plus jeune maintenant, on constate que beaucoup d’hommes présentent une baisse de libido qui est presque toujours en relation avec un taux bas de testostérone.
En dehors de l’âge, qui fait que les testicules qui fabriquent la testostérone fonctionnent moins bien, il faut constater que la baisse de testostérone devient un défaut fréquent, y compris chez des hommes jeunes, et il n’est pas impossible que la pollution chimique joue un rôle dans l’apparition de ce déficit.
Les femmes aussi
Il est étrange de constater que les femmes elles aussi ont leur libido sous le contrôle de la testostérone.
Cette testostérone est certes en quantité cent fois inférieure chez les femmes, mais c’est aussi l’hormone responsable du désir et la baisse, même minime, de cette testostérone chez une femme risque fort d’entraîner une baisse de libido.
Testostérone et cancer de la prostate
Un autre reproche fait à la testostérone est d’être dangereux pour la prostate car une étude datée de 1940, réalisée par un urologue dénommé Higgins, sur 6 patients, semblait montrer que la testostérone pouvait exacerber un cancer débutant de la prostate.
On peut se demander comment une étude avec si peu de patients, et par ailleurs très mal conçue, ait pu avoir autant de retentissement et devenir une référence pendant des décennies pour des générations de médecins.
La première raison qui aurait dû mettre le doute quant au danger de la testostérone, est la constatation évidente que le cancer de la prostate est bien plus fréquents chez les personnes âgées, c’est-à-dire chez les personnes qui ont un taux bas de testostérone.
Mais surtout de nombreuses études basées sur un grand nombre de patients ont montré à l’inverse un bénéfice général de la testostérone sur l’ensemble des organes (muscles, vaisseaux, os, cœur).
Encore plus convaincant, une étude a clairement montré, en suivant des patients à partir de l’âge de 60 ans et pendant 10 ans, que l’espérance de vie des hommes avec un taux bas de testostérone était nettement inférieure à celle des hommes avec un taux normal de testostérone.
La conclusion qui s’impose est de donner de la testostérone à tout patient qui en manque.
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